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Indicateurs financiers les plus commentés ? Etude des communiqués de presse du CAC 40 l’an dernier

insightsoftware -
25 février 2013

insightsoftware est un fournisseur mondial de solutions de reporting, d'analyse et de gestion de la performance, qui permet aux organisations de libérer tout le potentiel de leurs données et de […]

En pleine campagne d’annonces de résultats 2012, nous nous sommes intéressés aux principaux indicateurs financiers utilisés par les entreprises du CAC 40 pour présenter leurs résultats. Une analyse des communiqués de presse publiés par ces dernières en 2012 (relatifs aux résultats 2011) montre que le nombre d’indicateurs est finalement assez réduit, mais que certaines définitions peuvent prêter à confusion.

En particulier, entre le chiffre d’affaires et le résultat d’exploitation / EBIT, grande est la créativité qui permet de présenter les niveaux de marge et les résultats intermédiaires sous différents angles. Les indicateurs choisis dépendent par définition des spécificités de l’activité, mais semblent aussi influencés par la manière dont le management entend afficher sa performance. La plupart des indicateurs sont « NON GAAP », à savoir non définis par une norme comptable (IFRS en l’occurrence).

Si vous souhaitez l’inventaire des principaux indicateurs financiers par sociétés, contactez moi par mail : [email protected]

Toutes sociétés confondues, l’étude montre la grande diversité des indicateurs et des appellations. Les concepts sont proches, mais les définitions rarement identiques. Nous les reproduisons ci-dessous in extenso  :

1. Chiffre d’affaires

  • « Chiffre d’affaire »
  • « Produit net bancaire » (banques)
  • « Revenus » (chez Alcatel Lucent uniquement, le chic anglais ?)

2. Agrégats de marge

  • « Marge brute »
  • « Marge brute d’exploitation »
  • « Marge d’exploitation »
  • « Marge opérationnelle avant amortissements »
  • « Marge opérationnelle courante »
  • « Marge opérationnelle avant éléments non récurrents »
  • « Marge opérationnelle »
  • « Marge sur affaires nouvelles »

3. Résultats intermédiaires, sous la marge, et avant éléments non récurrents

  • « EBITA avant coûts d’acquisition et d’intégration »
  • « Contribution de l’activité » (Résultat opérationnel avant paiement en actions, frais de restructuration, autres produits et charges, et avant dépréciation des écarts d’acquisition)
  • « Résultat brut d’exploitation »
  • « Résultat opérationnel courant » (ROC)
  • « Résultat opérationnel récurrent »
  • « Résultat opérationnel sur activité » (ROPA)
  • « Résultat d’exploitation courant »
  • « Résultat opérationnel avant éléments non récurrents »
  • « EBIT avant éléments non récurrents »
  • « EBIT ajusté »

4. Résultats y compris éléments non récurrents

  • « EBITDA »
  • « Résultat opérationnel » (RO)
  • « EBIT »
  • « Résultat d’exploitation » (REX)

5. Indicateurs de structure bilantielle et de cash flow

Au niveau du bilan et du cash, les indicateurs sont plus simples et relativement homogènes. Les agrégats « classiques » les plus commentés sont les suivants :

  • « Endettement financier net »
  • « Investissements »/ « CAPEX » (capital expenditures)
  • « Capitaux propres »
  • « Cash flow libre »

Attention néanmoins aux subtilités des notions de « trésorerie opérationnelle », « free cash flow opérationnel », distinctes du cash flow libre qui engloberait des éléments non directement liés à l’activité.

5. Indicateurs « ajustés »  selon des méthodes non GAAP, non conformes aux modes d’évaluation IFRS

Dans les communiqués financiers des résultats 2011, les seules entreprises à publier des indicateurs en méthodes comptables « non GAAP » (non conformes aux IFRS) sont ALCATEL, EADS, SAFRAN, STMicroélectronics, TOTAL et VIVENDI (15% du CAC 40, c’est finalement un nombre relativement réduit par rapport à la mode anglo-saxonne).

Pour comprendre comme est évalué un indicateur dit  « ajusté » …  ajustez vos lunettes. Vous serez la plupart du temps avisé de consulter les rapports annuels pour en comprendre les définitions et les modalités d’évaluation. Les communiqués de presse renvoient en général aux paragraphes concernés dans le rapport annuel.

Pour en savoir plus sur la pratique du « non gaap » dans les publications de sociétés cotées, je renvoie à mon précédents billet :

Mise en musique des indicateurs Non Gaap ou extra comptables : harmonie ou cacophonie

 

6. Que penser de ce palmarès d’indicateurs dans les communiqués de presse ?

Si l’on est optimiste, on constatera une certaine convergence. Les indicateurs financiers publiés dans les communiqués de presse sont des « incontournables », techniquement peu complexes, comme par exemple le chiffre d’affaires / PNB dans les banques, le résultat d’exploitation avant éléments non récurrents, le résultat d’exploitation REX/EBIT, le résultat net part du groupe, le résultat net par action, le coût du risque dans les banques, l’endettement financier net, les investissements.

Les indicateurs tels que le chiffre d’affaires et les résultats opérationnels sont bien entendu  accompagnés d’analyses par activités, par secteurs géographiques, en croissance organique, à taux de change et périmètre constants…

Si l’on est chagrin, on continuera de penser que beaucoup de ces indicateurs sont « non Gaap » , c’est à dire non normés dans des formats comptables prédéfinis (marges, ROC, EBITA, EBITDA, cash flow libre etc.) . Certains sont parfois exotiques, au mieux « ad hoc » (notamment les niveaux de marge, à tiroir).

Cette pratique, même si elle est bien acceptée, nuit à la comparabilité des comptes d’une entreprise à l’autre. Le travail est en théorie fait pour faciliter le travail des analystes, afin d’intégrer aisément ces indicateurs dans leurs modèles, mais il n’est pas certain que le but soit toujours atteint.

Bien évidemment, il faudra se reporter aux rapports annuels / documents de référence pour analyser véritablement en substance les indicateurs présents dans les communiqués de presse.

7. Vision systèmes d’information 

Enfin, de notre point de vue de praticiens qui assistons les entreprises à produire ces informations, le constat est toujours le même : beaucoup de travail en amont pour fournir une information finalement simple. Les systèmes d’information dans les grands groupes conditionnent la qualité et la rapidité de l’information produite. La pertinence des analyses n’est possible que lorsque l’information à la base est bien définie, produite de manière fiable, restituée de manière à être exploitée très rapidement par le management et comprise par le public.

Systèmes comptable fiables (reporting et consolidation) + analyses de gestion pertinentes + coordination dans un délai contraint = communiqués de presse et comfi de qualité.

PS : en pratique, ce n’est pas toujours le cas …

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COMMUNIQUES DE PRESSE PUBLIES EN 2012 (résultat 2011)

Suivre le lien : Résultats 2011 et dividendes 2012 des sociétés du CAC40.